Jeune fille pleurant la mort de son oiseau (1765). Huile sur toile, 53,3 × 46 cm,

The National Galleries of Scotland, Édimbourg - www.rivagedeboheme.fr

De ce tableau Diderot écrivait :

« La jeune fille qui pleure son oiseau mort, la jolie élégie ! le joli poème ! la belle idylle que Gessner en ferait ! C'est la vignette d'un morceau de ce poète. Tableau délicieux ! le plus agréable et peut-être le plus intéressant du Salon. Elle est de face ; sa tête est appuyée sur sa main gauche : l'oiseau mort est posé sur le bord supérieur de la cage, la tête pendante, les ailes traînantes, les pattes en l'air. Comme elle est naturellement placée ! que sa tête est belle ! qu'elle est élégamment coiffée ! que son visage a d'expression ! Sa douleur est profonde ; elle est à son malheur, elle y est tout entière. Le joli catafalque que cette cage ! que cette guirlande de verdure qui serpente autour a de grâces ! O la belle main ! la belle main ! le beau bras !

Jean-Baptiste Greuze est né en 1725 à Tournus, où l'on peut visiter son musée, et il a marqué son époque en introduisant plus de réalisme dans ses peintures. Dessinateur hors pair il a su retranscrire l'essentiel des personnages et leurs émotions, mais aussi les détails qui font que la peinture prend vie. Wikipedia

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présentation de l'exposition Boilly au musée Cognac Jay - Paris Musées

Louis-Léopold Boilly (1761-1845), Jean qui rit, vers 1808-1810. Huile sur toile. Collection particulière

J'ai choisi le rire, et donc la joie, pour ouvrir le thème des émotions, avec cette exposition dont j'ai découvert l'existence grâce au tableau du samedi. 

Jusqu'au 26 juin, le musée Cognac-Jay dévoile des toiles inédites – oubliées ou dissimulées dans des collections particulières – de l’artiste Louis-Léopold Boilly (1761-1845), chroniqueur de la vie parisienne de la Révolution française à l’aube de celle de 1848. Des œuvres minutieuses, fourmillant de détails truculents !

"Artiste virtuose, prolifique et inclassable, Louis-Léopold Boilly (1761-1845) se fait le chroniqueur enthousiaste de Paris pendant soixante ans, d’une révolution à l’aube d’une autre (1789 et 1848). Il est à la fois le portraitiste des Parisiens, le peintre de scènes urbaines, l’inventeur de trompe-l’œil saisissants et l’auteur de caricatures piquantes.

Cette exposition monographique explore la carrière foisonnante de Boilly au travers de 130 œuvres qui invitent à découvrir la singularité de l’artiste, son brio, son humour et son inventivité. Elle présente plusieurs chefs-d’œuvre inédits ou exposés pour la première fois en France."

trop d'émotions et la dame se pâme lors d'une représentation de mélodrame, fort à la mode alors

L'effet du mélodrame. BOILLY Louis Léopold (1761 - 1845) L'histoire par l'image

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Pour le tableau du samedi de ce début du mois de mai, je vous propose un thème vaste :

la représentation des émotions

Antonello da Messina La flagellazione - ou Le Christ à la colonne

Mais ce n'est pas seulement la douleur, la  tristesse, cela peut être aussi la joie, l'affection, etc. 

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Muchachos jugando a soldados (« Enfants jouant aux soldats») est un tableau de Francisco de Goya réalisé entre 1778 et 1779, qui fait partie de la troisième série de cartons pour tapisserie destinée à la chambre du Prince des Asturies au Palais du Prado. Il est exposé dans le musée du Prado et une esquisse est conservée dans la collection Yanduri de Séville. Wikipedia

De tous temps les enfants ont joué à la guerre, alors qu'ils en sont les premières victimes. De nos jours, les jeux innocents dépeints ici par Goya avec beaucoup de fraîcheur, ont été remplacé par les jeux vidéo, beaucoup plus violents.  

Après plusieurs séjours en Italie, Goya est revenu en Espagne et devint peintre de la cour, et en parallèle à une carrière de portraitiste, il est affecté à la manufacture de tapisseries jusqu'en 1790. L'art particulier de la confection des cartons de tapisserie lui permet de développer toute une série de thèmes de la vie quotidienne, comme ici, où les enfants sont joyeux, où Goya a pu exprimer toute la modernité de sa touche.

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Lilou nous a proposé de retourner un peu en enfance avec les jouets et les jeux,  et lorsque j'ai commencé ma recherche j'ai tout de suite trouvé ce tableau, 

« La petite fille à la poupée »  Andreï Petrovitch Riaboutchkine 1860 – 1904  - www.plumesdanges.com

J'ai cherché encore et trouvé de beaux jouets, mais mon premier coup de cœur est resté le plus fort, j'aime beaucoup cette petite fille dans sa robe chinoise et qui a les joues aussi roses que celles de sa poupée, .

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Orphée est le musicien le plus célèbre de l'Antiquité. Avec sa lyre offerte par Apollon il charmait hommes et animaux, et même les arbres et les rochers.

Orphée - Paul-Edouard Rosset-Granget - Musée des Beaux Arts de Carcassonne Wikipedia

Il parvenait à adoucir les bêtes féroces, mais pas seulement, 

ici des lapins, Orphée par George de Forest Brush - Wikipedia - Musée des Beaux Arts de Boston

Même période et styles très différents.

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Hans Eworth - Portrait de Marie Neville et de Gregory Fiennes  - 1559 - National Portrait Gallery

Ces deux personnages portent leur condition avec ostentation et de nombreux témoignages de leur richesse, contrairement à la dame dont j'ai parlé la semaine dernière (ICI). La société de l'Angleterre d'alors n'est pas la même que celle de l'Italie de la Renaissance.

Il faut dire que le premier mari de Marie Neville, le baron de Dacre, avait été reconnu coupable de meurtre et exécuté comme un vulgaire assassin. La famille a donc connu la disgrâce et c'est la reine Elisabeth qui restituera le titre au fils de Marie, Grégory, 10e baron de Dacre.

Liée aux Tudor, il s'agit d'une des plus grandes familles d'alors, Mary a son portrait en tant que marquise du Dorset sur les murs de l'actuelle chambre du Parlement. On comprend que tous les signes extérieurs de cette puissance sont importants.  Wikipedia

détail de la main

On voit bien que tout le vêtement est cousu de perles et d'or et les bijoux sont de très belle facture.

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J'avais fait un autre choix pour le thème du Tableau du Samedi : les beaux bijoux,  mais lorsque j'ai vu cet étrange bijou j'ai changé d'optique. Le scorpion peut servir d'emblème ou de protection. (voir ici un article sur la symbolique du scorpion, qui n'est pas toujours perçu comme négatif.) Ce regard appartient à Elisabetta Gonzaga

Élisabeth de Gonzague (née le 9 février 1471 à Mantoue, morte le 28 janvier 1526 à Ferrare), duchesse d'Urbino, fit de la cour de son époux, Guidobaldo da Montefeltro, l'un des hauts lieux de la Renaissance. 

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