• La représentation de l'enfant évolue au cours de la Renaissance

    Dans un article de décembre 2017 le magazine "Beaux Arts" posait la question :"Pourquoi les bébés de la Renaissance sont-ils si laids", sous ce titre un peu provocateur, Malika Bauwens analyse la représentation des "Vierges à l'enfant", et notamment celle de l'enfant Jésus qui va évoluer progressivement au cours de la Renaissance.

    Le premier exemple, bien choisi, était "la sainte famille" de Jan Cornelisz Vermeyen,

     

    Huile sur bois • 64,3 x 54,5 cm • Coll. Rijksmuseum, Amsterdam • © Rijksmuseum

    L'enfant est représenté ici tel un adulte en miniature, avec toute sa musculature. Le second exemple est 

    La représentation de l'enfant évolue au cours de la Renaissance

    Fra Filippo Lippi, La Vierge à l’Enfant, vers 1465

    Détrempe sur bois • 76,3 × 54,2 cm • Coll. Alte Pinakothek, Munich • © Artothek / LA COLLECTION

     

    L'enfant est plus "mignon", mais est bien trop potelé.

    Alors, maladresse, volonté ? Manque de modèles ? La Renaissance c'est la période où l'art s'individualise, les artistes s'intéressent à la perspective, à l'anatomie et au réalisme. Tout au long du Moyen-Age, hormis les scènes de Nativité, il n'y a que peu d'occasion de représenter des enfants. L'enfant Jésus y apparait sous les traits d'un adulte, car le Christ est un homme dans un corps d'enfant. D'où ces êtres hybrides, adultes, voire vieillards, en miniature, une manière de représenter "la sagesse" divine.

    Depuis la "Renaissance" du XIIe siècle, on s'intéresse d'avantage à l'enfant, à son éducation. Des traités d'anatomie commencent à circuler et la réflexion sur la représentation de l'enfant va ainsi peu à peu évoluer. C'est aussi depuis la fin du Moyen-Age que l'enfant Jésus est représenté nu ou peu vêtu, pour symboliser le mystère de l'Incarnation. L'article note aussi une différence stylistique entre l'Europe du Nord, où les bébés sont plus austères et l'italie qui représentera des enfants plus grassouillets (voir les exemples ci-dessus).

     

    Ce n'est qu'au cours du XVe siècle que la représentation des bébés va réellement s'adoucir.

     

    La représentation de l'enfant évolue au cours de la Renaissance

    Perugino Pietro Vannucci, Vierge à l'Enfant, vers 1470 (à gauche) - Le Pérugin,Vierge à l'enfant, Vers 1500 (à droite) @Musée Jacquemart-André (à gauche), © Courtesy National Gallery of Art Washington (à droite).  (*)

    Le Pérugin, a exercé une grande influence sur ses contemporains, notamment Raphaël. Entre ces deux tableaux, le peintre a développé sa maîtrise technique, le raffinement et la douceur de ses représentations. On voit ici, entre ces deux représentations toute l'évolution, à la fois dans la peinture elle-même, et dans la représentation de l'enfant qui a pris un corps et une tête d'enfant. 

    On peut noter la même évolution entre deux tableaux de Sandro Botticelli

     

    La représentation de l'enfant évolue au cours de la Renaissance

    La Vierge à l'Enfant avec un ange 1465 1467 - Spedale degli Innocenti Florence - à gauche

    Vierge à la grenade - tondo de 143,5 cm datant de 1487 environ, conservé à la Galerie des Offices à Florence - à droite Wikipedia

     

    Entre les deux dates le peintre a développé sa démarche qui tend à une idéalisation, une recherche de la beauté  selon les principes néo-platoniciens.

    Mais il reste encore du chemin à faire si l'on compare ces deux œuvres de Raphaël de la même période, au tout début du XVIe siècle,

     

    La représentation de l'enfant évolue au cours de la Renaissance

    à gauche la Madone d'Orléans - 1506, musée Condé

    et à droite la Madone à la prairie -1505-06 Kunsthistorisches Museum, Vienne. Wikipedia


    A noter qu'après la Contre Réforme l'enfant Jésus va disparaître peu à peu des représentations, pour ne conserver que l'image d'une Vierge pure.

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 9 Janvier 2020 à 16:09

    J' aime bien la MADONE   D' Orléans, celle d ela pririe est belle aussi  

     bonne soirée 

     kénavo

     beau tableau 

      • Jeudi 9 Janvier 2020 à 18:16

        Oui, Raphaël, toute la douceur est dans ses personnages. Mais j'aime bien Botticelli aussi. Bonne soirée à toi aussi.

    2
    Jeudi 9 Janvier 2020 à 20:02
    covix

    Bonsoir, 

    un article éclairant, et c'est une question que je ne me suis jamais posé!

    Bonne soirée

    @mitiés

      • Vendredi 10 Janvier 2020 à 07:55

        J'avais trouvé aussi que l'accroche était intéressante.

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