• "Les jambes allongées au soleil, on ne parlait pas vraiment avec Charlie, on échangeait des pensées qui nous couraient dans la tête, sans bien faire attention à ce que l'autre racontait de son côté."

     

    Matin brun

     

    Ainsi débute la courte nouvelle de Franck Pavloff, publiée dans un tout petit opus par les éditions Cheyne. Je l'ai relue récemment et je ne me souvenais pas que le second personnage s’appelait Charlie, au regard de l'actualité ce pamphlet contre le totalitarisme se lit à la lumière d'un filtre tout à fait différent et devient encore plus mordant.


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  • Christine de Pisan

    mois de février du calendrier 2015 réalisé par l'atelier d'Avignon (voir présentation ICI) enluminure de Laurent Martinez et calligraphié par mes soins...

    Le poème choisi est "Mon vrai amour",

    Christine de Pisan

     

    Lire la suite...


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  • Le 26 décembre 2004, lorsque le grand tsunami se déchaîna sur l'océan indien je lisais un recueil de nouvelles de Nadine Gordimer, "Pillage".

     

    Ecrire le tsunami - Nadine Gordimer

    C'est le titre de la première des nouvelles, en voici des extraits :

    «Il y eut en notre temps un tremblement de terre mais le plus puissant jamais enregistré depuis que l'invention de l'échelle de Richter nous permet de mesurer les signaux apocalyptiques.

    Il fit basculer un plateau continental. Ces tremblements provoquent souvent des raz de marée ; ce colosse fit l'inverse, il avala l'océan en une grande aspiration. Le niveau le plus secret de notre monde nous fut révélé : les bateaux échoués au fond de la mer, des façades de maisons... Un regard ébahi courut entre ces choses ; les habitants qui avaient fui leurs maisons effondrées pour les collines maritimes se précipitèrent vers le fond. A la place du fracas et des mugissements qui les avaient terrifiés régnait un pur silence. La salive de la mer scintillait entre les objets... 

    Les gens s'empressèrent de prendre, prendre, prendre... Ils avaient réduit le silence en miette en s'interpellant et dans leurs cris comme ceux des goélands absents, ils n'entendirent pas au loin croître un bruit comme un grand vent. Et la mer ressurgit et les engloutit pour les ajouter ses trésors."

    Cette grande dame,  femme de lettres sud-africaine, prix Nobel de littérature en 1991, nous a quittés en juillet dernier. Elle avait publié ce recueil en 2003 sous le titre original de "Loot". 


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  • Au moment où s'ouvre le 68ème Festival d'Avignon sous le signe de la crise des intermittents, j'ai choisi de citer Pierre Boule, que l'on connait surtout pour la Planète des Singes, le Pont de la Rivière Kwaï... Dans « Pour l'amour de l'art » les personnages mis en scène par Pierre Boule poursuivent des rêves ou plutôt des ambitions et n'hésitent pas à manipuler le réel et les autres pour satisfaire leur hantise. Les plus "comédiens" ne sont pas forcément les acteurs  ;  les plus manipulateurs ne sont pas forcément les politiques.  Jusqu'à un dénouement « baroque » (c'est le terme de la quatrième de couverture) imaginé par l'auteur, tous se découvrent, ou presque.

     

    "Pour l'amour de l'Art" Pierre Boule

    Photographie extraite du film : "Le Discours d'un roi "

    Le Président de la République prend des cours de maintien et d'élocution auprès d'un comédien. Celui-ci, frappé par la teneur des discours qu'il fait répéter et qu'il entend, se présente à son tour à la Présidence. Après sa première conférence de presse, il est celui qui « dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas ». Pierre Boule de faire dire à l'éminence grise du Président, en citant Baudelaire :

     

    « Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
    Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
    Les montres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
    Dans la ménagerie infâme de nos vices,
    Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !...

    Et le personnage de Pierre Boule d'ajouter...

    « En le décrivant ainsi, le poète ne pouvait avoir qu'un être dans l'esprit ; l'homme-qui-dit-tout-haut-ce-que-les-autres-pensent-tout-bas. »

     

    Pour l'amour de l'art - Pierre Boule - éditions Julliard 1985 

     

     


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  • Il y a 100 ans Frédéric Mistral s'éteignait dans sa demeure de Maillane.

    Il y a 100 ans Frédéric Mistral

    J'ai choisi cette photographie sur Wikipédia, car il pose avec son chien Pan Panet, le fils de Pan Perdu. Ses chiens ont tellement compté pour lui qu'ils sont représentés sur son tombeau, voir le site "les chiens et leurs humains" ICI

    Ici à Avignon, Mistral et des Félibres  sont représentés au musée du Palais du Roure qui lui doit notamment son nom de "Palais du Chêne".

     

    Il y a 100 ans Frédéric Mistral

    Le buste de Frédéric Mistral devant le Palais du Roure

    Préface de "Mirèio "(Mirèlha en graphie classique, Mireille en français) poème épique en douze chants, l'oeuvre majeure de Mistral :

    A Lamartine 

    « Te counsacre Mirèio :es moun cor e moun amo,
    Et la flour de mis an,
    Et un rasin de Crau qu'emé touto sa ramo
    Te porge un paisan »

    Maiano (Bouco-dóu-Rose) 8 de setèmbre 1859

     

    Je te consacre Mireille : c'est mon coeur et mon âme ;
    c'est la fleur de mes années,
    c'est un raisin de Crau, qu'avec toutes ses feuilles,
    t'offre un paysan.

     


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  • Dix ans jour pour jour que ce grand artiste nous a quittés. Parmi tous ses succès j'ai choisi "La pluie fait des claquettes", il avait réussi à mettre de la gaité et de la poésie dans la pluie, bien après "chantons sous la pluie", il se l'est réappropriée.

    En hommage à Claude Nougaro

    Un enfant joue dans les flaques dans le cloître des Carmes - Avignon

    La pluie fait des claquettes
    Sur le trottoir à minuit
    Parfois je m´y arrête
    Je l´admire, j´applaudis
    Je suis son chapeau claque
    Son queue-de-pie vertical
    Son sourire de nacre
    Sa pointure de cristal


    Bip, bip, bip,..., la pluie

    Aussi douce que Marlène
    Aussi vache que Dietrich
    Elle troue mon bas de laine
    Que je sois riche ou pas riche
    Mais quand j´en ai ma claque
    Elle essuie mes revers
    Et m´embrasse dans la flaque
    D´un soleil à l´envers

    Bip, bip, bip,..., la pluie

    Avec elle, je m´embarque
    En rivière de diamant
    J´la suis dans les cloaques
    Où elle claque son argent
    Je la suis sur la vitre
    D´un poète endormi
    La tempe sur le titre
    Du poème ennemi

    Bip, bip, bip,..., la pluie

    A force de rasades
    De tournées des grands ducs
    Je flotte en nos gambades
    La pluie perd tout son suc
    Quittons-nous dis-je c´est l´heure
    Et voici mon îlot
    Salut, pourquoi tu pleures
    Parce que je t´aime, salaud

    Bip, bip, bip,...

    La pluie fait des claquettes
    Sur le trottoir à minuit

     

    L'occasion d'entendre à nouveau ses chansons, notamment à France Inter, il nous manque beaucoup.


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  • Ce petit tube de papier et de tabac nous obsède, nous les fumeurs et fumeurs repentis. Elle occupe un place folle, autour d'elle c'est tout un cérémonial,  toute la journée rythmée par les instants où on la retrouve.

    Ce dessin de Blachon m'a suivie sur mon lieu de travail où j'ai enfumé sans vergogne mes collègues, puis chez moi, pour le souvenir lorsque j'ai arrêté - cela fera 20 ans cette année et j'en rêve encore...

    En 2011 j'avais choisi de parler de la cigarette, sur mon blog "Encrer le Monde", pour rendre hommage à Alain Leprest qui a tiré sa révérence cet été là, dans le village de Jean Ferrat, dont il était l'ami, Antraigues sur Volane. Il avait consacré l'une de ses chansons à la "Gitane" :

    « Dans ce siècle où tout se consume
    Entre nos doigts jaunes et se jette
    O toi qui portera mon deuil
    Demain couché dans le cercueil
    De mon étui de cigarettes
    O toi qui portera mon deuil
    Demain couché dans le cercueil
    De mon étui de cigarettes »

    La cigarette

    "La nuit gitane" une oeuvre de Marcel Robelin  réalisée avec de la cendre de cigarettes (*)

    J'avais  choisi aussi un poème de Jules Laforgue, "la Cigarette "justement ironique :

    Oui, ce monde est bien plat ; quant à l’autre, sornettes.
    Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort,
    Et pour tuer le temps, en attendant la mort,
    Je fume au nez des dieux de fines cigarettes.

    Allez, vivants, luttez, pauvres futurs squelettes.
    Moi, le méandre bleu qui vers le ciel se tord
    Me plonge en une extase infinie et m’endort
    Comme aux parfums mourants de mille cassolettes.

    Et j’entre au paradis, fleuri de rêves clairs
    Ou l’on voit se mêler en valses fantastiques
    Des éléphants en rut à des chœurs de moustiques.

    Et puis, quand je m’éveille en songeant à mes vers,
    Je contemple, le cœur plein d’une douce joie,
    Mon cher pouce rôti comme une cuisse d’oie.

    Comment ne pas penser non plus à Serge Gainsbourg et ses possessives Gitanes...

    Alain Leprest sur You Tube :

    (*) La Nuit Gitane – une œuvre de Marcel Robelin Photographie réalisée lors d'une visite avec la MAC'A de l'atelier de l'artiste - le blog de l'association : http://mac-a.quoideneuf.over-blog.com/

    Annule et remplace l'article publié en 2011 sur "Encrer le Monde"

     


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  •  "Le mien ne mange pas les souris: il n'aime pas ça. Il n'en attrape une que pour jouer avec.
    Quand il a bien joué, il lui fait grâce de la vie, et il va rêver ailleurs, l'innocent, assis dans la boucle de sa queue, la tête bien fermée comme un poing.
    Mais, à cause des griffes, la souris est morte."

    Le chat - Jules Renard

     


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