L'un de mes  artistes préférés, pour son regard si particulier, de l'ombre à la lumière, la sensualité des noirs, etc...

Odilon Redon a été contemporain de Manet, Degas, Mallarmé, Baudelaire, Bonnard, Van Gogh, Gauguin, Picasso... Il arrive alors que l'impressionnisme a déjà illuminé la peinture et pourtant il ne va pas opter pour la couleur et sa "facilité" mais pour le noir ; et il ira jusqu'au bout du noir qui a rarement atteint cette intensité, ce souffle et cette densité. A voir ses estampes, j'en suis venue à regretter qu'il ait préféré la lithographie à l'eau forte et surtout à la manière noire. Il dit lui-même de ses lithographies qu'elles sont "étranges et s'adressent à des esprits de silence".

La Cellule d'or (vers 1892-1893)

Il vient cependant à la couleur dans la seconde partie de sa carrière, et définitivement et exclusivement à partir de 1902. La lumière gagne sur l'ombre et les couleurs subtiles et vibrantes viendront à leur tour révéler la densité intérieure des êtres et la complicité du visible et de l'invisible.

Coquille 1912...  et bien plus qu'un simple coquillage...

Il est difficile de mettre des mots sur cette œuvre d'une grande puissance d'évocation, au point que Mallarmé dira que jamais poème sur la Mort n'avait atteint ce paroxysme .

A travers l'exposition

"De la nuit à la lumière" Musée Angladon Avignon 2008,

j'ai pu constater à quel point ces œuvres sont trahies par les reproductions, sans doute à cause de leur profondeur, de leur subtilité impossibles à restituer. Ce qui est vrai pour tous les artistes l'est encore plus pour Odilon Redon et j'ai personnellement été ravie de pouvoir les voir (revoir pour certaines).

Dans "A soi même" Odilon Redon écrit :
'L'oeuvre d'art est le ferment d'une émotion que l'artiste propose".

Reproductions Wikipedia