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La mère et ses enfants - Egon Schiele
J'avais retenu ce tableau pour le thème du mois de mai - un thème un tableau - et la célébration de la fête des mères. Mais je lui ai préféré celui de Maurice Marinot. J'aime beaucoup Egon Schiele, il est même devenu l'un de mes peintres préférés, mais je trouvais ce tableau non seulement triste, écorché comme le peintre, mais plus, sinistre.
Un tableau, deux versions,
Egon Schiele - une mère et ses deux enfants - entre 1915 et 1917
Si le peintre s’inspire bien des madones que la Renaissance a tant appréciées, ici point de bonheur, tout respire la peine, la douleur, et même la mort. Nous sommes plus près des Pietà . En effet, c'est toute l'empathie qu'il ressent pour le genre humain que le peintre a voulu mettre dans cette scène, c'est toute l'horreur pour la guerre en cours, qu'il exprime. L'une des pires guerres que le monde avait connu, et nous savons que nous avons pu faire encore mieux depuis.
La mère est cadavérique, bien loin de la simple tristesse. Mais même au delà de la vie, elle soutient et protège ses enfants, emmaillotés comme des momies incas.
Si Schiele fait aussi référence à la douleur qu'a connu sa mère, et qui a rejailli sur le jeune Egon, il transcende cette peine personnelle pour en faire un emblème universel. Si les couleurs font penser l'auteur de l'article cité, à celle de l'empire austro-hongrois en lambeaux à l'issue de la guerre de 14-18, elles sont aussi universelles, celles de bien des peuples premiers.
Alors, oui, on peut être rebuté par l'art torturé de Schiele, mais il exprime à la fois une époque en pleine décrépitude, et toute la souffrance humaine face à la barbarie. Plus que jamais d'actualité. J'ajoute, que pour moi, en plus, il y a une grande tendresse dans la façon dont le peintre nous montre ces écorchés par la vie.
Tags : Autriche, Peinture, Personnalités, Un thème un tableau, un peu d'histoire
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Commentaires
Ou du boheur
Je trouve le second tableau plus tragique que le premier . Il me semble s'y ajouter la pauvreté et l'accablement de l'impuissance ...
Et pourquoi ces teintes mordorées ? Un écho de la déflagration ? Ou de la confiance perdue ?
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Mercredi 5 Juin à 10:21
Je n'ai pas cherché à savoir lequel était venu en premier, je pencherai pour celui que je présente en second. Il y a certainement tout cela dans ces tableaux.
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Oui c'est plein de douleur, de peur. La mort semble être là à guetter son moment et la mère en a conscience. A l'instar du cri de Münsch, j'aime ces deux oeuvres qui transcendent le malheur. Deux oeuvres aussi torturées que l'était Egon Schiele.
Bonne soirée Fardoise
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Mercredi 5 Juin à 20:38
Oui, l'art est là aussi pour nous parler du malheur, pour que nous ne puissions pas le mettre sous le tapis.
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J'aime beaucoup Egon Schiele. Ces deux tableaux sont très puissants. Le regard de la mère dans le deuxième est moins triste, plus tendre.
La folie meurtrière des humains ne cessera donc jamais ?
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Dimanche 9 Juin à 08:14
J'ai même l'impression qu'elle empire sous le coup des inégalités.
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Je vous propose une promenade à travers mes créations et dans mon cabinet de curiosités.
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Chaque week-end nous publions un tableau sur un thème donné pour deux semaines, une manière ludique de découvrir la peinture, et de partager, nous disons pourquoi il nous touche, et quelques mots sur l'artiste.
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Oui, elle a un visage douloureux de Piétà, les enfants n'ont pas l'air gais non plus ! Mais les oeuvres sont belles et elles vont droit au but!
Bises Fardoise
Merci, oui, c'est ça, elles vont droit au but !