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Par Fardoise le 13 Février 2021 à 10:02
J'en reviens à mon idée première : les femmes qui lisent... et elles sont nombreuses dans la peinture! Et j'ai choisi une lectrice qui semble passionnée et en même temps perdue sur les chemins où l'entraîne sa lecture.
La femme qui lit - 1938 - sur Facebook ou sur wikimedia
Elle est dans une lumière crue qui accuse ses traits, dans une ambiance froide. Je ne sais pas ce qu'a voulu exprimer l'artiste. Peut être s'agit-il de quelqu'un qui profite d'un peu de répit pour se plonger dans la lecture ? Mal installée, mal éclairée, qu'importe ! Tout moment volé pour la lecture est un moment gagné qui plonge la lectrice dans une bulle de douceur.
Giola Gandini est née à Parme en 1906 et morte à Venise à l'âge de 35ans. Une vie courte marquée par la maladie, la polio, qui l'a laissée avec une mobilité réduite. C'est sans doute sa réclusion forcée qui lui a fait peindre beaucoup de scènes intimes. Mais cela ne l'a pas empêchée de suivre une formation à Venise auprès du peintre Vincenzo De Stefani.
De son vivant elle a participé à de nombreuses expositions, y compris la biennale de Venise. En 2014 son œuvre a été exposée à titre posthume avec celle de trois autres peintres femmes,
Gabriella Oreffice, Maria Vinca et Ernesta Oltremonti : "Gabriella e le altre" à Mirano
Je n'ai pas trouvé de site en français et je me suis basée notamment sur Wikipedia en anglais
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Pour le tableau du samedi :
En souvenir de Lady Marianne qui portait ce challenge nous continuons à parler de peinture tous les samedis.
Le samedi, on présente un tableau en quelques mots en disant pourquoi il nous plaît ou nous émeut, ou nous trouble. Deux mots sur le peintre, et on partage. Et voilà !
Vos participations pour cette deuxième semaine de lecture :
Pour les deux semaines à venir Lilou propose "la neige" un thème d'actualité
23 commentaires -
Par Fardoise le 6 Février 2021 à 08:57
Cette semaine Lilou nous propose comme thème "la lecture", thème qui nous offre l'embarras du choix, les peintres visiblement ont un gros faible pour les lectrices et lecteurs. Après avoir choisi des tableaux, disons classiques, j'ai trouvé ce groupe d'enfants réunis autour d'une lectrice,
Claret Serrahima - La Lecture - 2017 - Huile et photo sur bois
J'ai bien aimé l'idée, que de nos jours, des enfants puissent encore se passionner pour la lecture et abandonner leurs écrans.
Claret Serrahima est un créateur d'origine catalane, qui refuse de se définir lui-même comme un plasticien. Designer de profession, il est passionné de dessin et emporte partout ses carnets de croquis. C'est à travers une exposition qui lui avait été consacrée par le très intéressant musée de Céret en 2010 que j'ai pu approcher son parcours.
Musée d'art moderne de Céret (66) : Claret SERRAHIMA : "De la tête aux pieds" - 27 mars ➜ 6 juin 2010
CNAP : https://www.cnap.fr/claret-serrahima
Mag art : https://mag-arts.com/magarts/en/claret-serrahima-2
En souvenir de Lady Marianne qui portait ce challenge nous continuons à parler de peinture tous les samedis.
Le samedi,on présente un tableau en quelques mots en disant pourquoi il nous plaît ou nous émeut, ou nous trouble. Deux mots sur le peintre, et on partage. Et voilà !
Vos participations sur ce thème, riche
Annie du Chemin - en panne, tous nos souhaits pour que cela dure le moins longtemps possible
Kimkat -en pause
Monica Breiz - évoque la Chandeleur
23 commentaires -
Par Fardoise le 30 Janvier 2021 à 09:44
J'avais choisi pour illustrer le thème de l'hygiène à travers les âges un tableau de l'école de Fontainebleau montrant sans doute Gabrielle d'Estrées, la favorite d'Henry IV et l'une de ses sœurs au bain,
Il en évoque un autre, beaucoup plus connu à cause du geste étrange de la sœur de Gabrielle d'Estrées,
Musée du Louvre Wikipedia
Cette mode du bain aristocratique a été importé par François Ier à son retour d'Italie, et s'est donc poursuivie jusqu'à Henri IV.
Mais, mais , ces dames au bain, en chemise en haut, nues en bas, selon une mode venue d’Italie dans l'art français, ne se baignent sans doute pas dans de l'eau. A l'époque la toilette était sèche et l'eau considérée comme dangereuse : elle était suspectée d'ouvrir les pores de la peau, favorisant ainsi l'arrivée des maladies. Ces dames pensaient préserver leur jeunesse dans du lait ou même du vin. Wikipedia.
Un grand tournant dans l'histoire de l'hygiène au XVIe siècle et qui se poursuivra durant les siècles suivants, et surtout au "Grand siècle" qui peut être considéré comme le plus sale de notre histoire.
Donc ces dames aimaient se faire représenter dans leur intimité, avec tout de même leur décorum et leur personnel dévoué en arrière plan. Les deux scènes seraient une allusion à la grossesse de la maitresse royale, la nourrice dans la première et le geste de la sœur, qui pourrait être un symbole de cette grossesse. Ce tableau est antérieur au premier, qui date du début du XVIIe siècle. Les deux faisaient sans doute partie de la même collection à l'origine, et on connait d'autres versions de cette scène (musée archéologique de Montpellier et musée des Beaux Arts de Lyon).
Juste pour comparer : sur une tapisserie du musée de Cluny :
Nous sommes là tout au début du XVIe siècle
La dame dans son bain, on peut penser que c'est de l'eau... entourée de musiciens et de servantes qui lui apportent douceurs et bijoux.
Pour le Tableau du samedi ,
En souvenir de Lady Marianne qui portait ce challenge nous continuons à parler de peinture tous les samedis.
Le samedi,on présente un tableau en quelques mots en disant pourquoi il nous plaît ou nous émeut, ou nous trouble. Deux mots sur le peintre, et on partage. Et voilà !
Toutes les participations sur le blog de Lilou,
.../... Et pour début février, Lilou nous propose "La lecture"
https://lilousoleil.wordpress.com/2021/02/03/tableau-du-samedi-le-theme/
27 commentaires -
Par Fardoise le 21 Janvier 2021 à 17:31
J'ai voulu ici poursuivre le thème du tableau du samedi de ces deux dernières semaines, autour de la couleur jaune. Si j'ai choisi de publier des portraits de dames vêtues de jaune, j'avais mis ce côté quelques portrait en jaune, trouvés au hasard de mes recherches.
Le tout premier trouvé était d'Odilon Redon, non mais quelle surprise (sic) et je n'ai pas osé parler de lui une fois de plus, je le fais donc ici de manière plus furtive.
Béatrice ICI
Odilon Redon traitait souvent ses modèles ainsi en les associant à une couleur dominante. Mais j'ai découvert qu'il n'était pas le seul à avoir choisi le jaune. En second je voulais évoquer la "gamme jaune" de František Kupka,
Variations autour d'un autoportrait présenté parfois comme celui de Baudelaire car l'artiste s'était inspiré d'une photographie du poète par Nadar,
Mais l'une des participantes au challenge du Tableau du samedi avait déjà proposé un article consacré à Kupka (amandedouce.eklablog.com), qui avait fait de la couleur l'un des thèmes de ses recherches en peinture.
J'ai donc modifié mon choix pour publier le portrait de Cynthia par Moses Soyer (ICI).
Et enfin, je suis aussi tombée sur une série de portraits en jaune peints, plus près de nous, par Craig Hanna, que j'ai déjà présenté (les baigneuses), et ses portraits sont saisissants,
je n'ai trouvé que cette mauvaise reproduction et je ne sais pas si c'est la volonté de l'artiste que cet encadrement... Craig Hanna – Laurence Esnol Gallery
Voilà, une petite promenade parmi des portraits en jaune, je ne saurais vous dire pourquoi les artistes ont choisi d'explorer cette couleur, à priori peu évidente pour un portrait, mais qui fonctionne bien. Je ne vous livrerai pas une analyse non plus, à vous de voir les rapprochements ou les différences, à travers ce fil conducteur.
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František Kupka, "La Gamme jaune", 1907, France, Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, don d’Eugénie Kupka, 1963 (Adagp, Paris 2018 © Centre Pompidou, MNAM / CCI, Dist. Rmn-Grand Palais / Photo Bertrand Prévost)
https://www.laurenceesnolgallery.com/h-craig-hanna/
9 commentaires -
Par Fardoise le 16 Janvier 2021 à 08:17
Cynthia - 1954 - New York, ACA Gallery
Comme un pendant au portrait que j'ai publié la semaine dernière :
Portrait of G.G.Serova Vladimir Serov 1957,
position en symétrie, même sobriété, mais deux styles radicalement différents. Le jaune ici s'est fait acide, contrairement à celui très chaud de Vladimir Serov et ce portrait n'est pas celui de quelqu'un d'heureux.
Deux artistes nés en Russie aux destins totalement différents. Si Vladimir Serov s'est intégré à l'art officiel soviétique, Moses Soyer, a évolué vers le réalisme social lui aussi, mais aux États Unis cela n'est pas la même chose.
Moses Soyer (1889 - 1974), de son nom russe Moses Schoar, appartenait à une famille juive et à la frontière entre les XIXe et XXe siècles cela signifiait une vie difficile en Russie. C'est pourquoi la famille émigre en Amérique en 1912 et change son nom en Soyer pour s'installer dans le Bronx. Il mène une carrière parallèle à celle de son frère jumeau Raphaël, concernés par les problèmes sociaux pendant et après la grande dépression.
Il épouse en 1922, Ida Chassne, une danseuse, ce qui explique que la danse occupe une part importante dans son œuvre.
Remarque personnelle : ce jaune si particulier de Moses Soyer peut, dans l'après guerre, avoir une connotation toute particulière pour quelqu'un appartenant à la communauté juive. A noter qu'il écrivait dans une publication Yiddish "In the World of Art"
https://www.pinterest.fr/hchaibdraa/moses-soyer-1899-1974/
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Le Tableau du samedi :
En souvenir de Lady Marianne qui portait ce challenge nous continuons à parler de peinture tous les samedis.
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Vos participations sur le nouveau blog de Lilou : Lilou soleil
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Par Fardoise le 9 Janvier 2021 à 10:45
Pour le tableau du samedi, j'avais proposé de voir la vie en jaune pour démarrer cette année 2021, qui, bien que nous la souhaitions meilleure, nous fait tout de même un peu peur. Et le jaune, une couleur qui par définition, est plutôt positive et dynamique, peut aussi symboliser la gêne (rire jaune, un rire forcé), sans oublier aussi la trahison (les jaunes = les briseurs de grèves), etc.
C'est peut être pour cela que j'ai choisi cette toile :
Vladimir Serov - portrait de G.G.Serova - 1957 -Institute of Russian Realist Art -
Ce portrait, on imagine de son épouse, tranche dans l’œuvre de Vladimir Serov, peintre on ne peut plus officiel de l'art soviétique - il fut même "président de l'Académie des beaux-arts d'URSS en 1962-1968" Wikipedia
On le sait il s'agissait surtout de chanter les louanges de la société au travail et la gloire du Parti Communiste d'URSS. Ce que Serov a fait et ses travailleuses sont en général bien charpentées. Les qualités artistiques de son travail le font émerger dans un ensemble plutôt uniformément gris. Ici, il s'agit d'une œuvre intime où il peut s'exprimer plus librement, et plus sobrement.
J'avais aimé ce portrait avant de savoir qui était le peintre. C'est pour cela que j'ai appris à ne pas me fier à mes à-priori, surtout lorsqu'ils ont tendance à se plier au "politiquement correct".
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Vos participations sur le blog de Lilou, Lilou Soleil
... et ici en attendant :
17 commentaires -
Par Fardoise le 26 Décembre 2020 à 15:21
Portrait de femme 1899 Vesoul, musée Georges-Garret
Pour ceux qui suivent mon blog, ce portrait devrait leur rappeler quelque chose, mon article de la semaine dernière ICI, non ?
J'avais fait des recherches sur ce peintre à cause d'une peinture qui montrait un photographe en action, ce n'est pas si fréquent. Et lorsque je suis tombée sur ce portrait cela a été comme une évidence, vous me direz si cela l'est pour vous aussi. Bien sur les couleurs ici sont plus tristounettes, mais j'aime la douceur de ce portrait.
Pascal Dagnan-Bouveret (1852 - 1929) est un peintre éclectique, qui n'a pas de style vraiment défini, à part le réalisme, mais qui a penché aussi vers l’impressionnisme, un peu et le symbolisme. Il a peint la Bretagne et les Bretons avant d'aller vers des sujets religieux, des allégories, quelques paysages un peu impressionnistes, pour revenir aux portraits vers la fin de sa vie. Il a obtenu plusieurs prix de son vivant, ce qui pour le XIXe siècle n'est pas toujours garant de qualité pour nos esprits contemporains.
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En souvenir de Lady Marianne qui portait ce challenge nous continuons à parler de peinture tous les samedis.
Le samedi,on présente un tableau en quelques mots en disant pourquoi il nous plaît ou nous émeut, ou nous trouble. Deux mots sur le peintre, et on partage. Et voilà !
Vos participations, ce samedi est un peu particulier...
Amande Douce - Et même si c'était pour Noël plus que pour le Tableau du samedi
7 commentaires -
Par Fardoise le 19 Décembre 2020 à 09:03
Lilou nous a laissé.e.s libres de choisir notre thème, ou notre artiste, alors je suis revenue vers Odilon Redon que j'affectionne tout particulièrement et de plus en plus.
Les Yeux clos est un tableau réalisé par Odilon Redon en 1890 et conservé actuellement au Musée d'Orsay à Paris - Wikipedia
Si j'ai choisi ce tableau en particulier, c'est tout d'abord parce qu'il est l'un de mes préférés, pour la sérénité qui s'en dégage. Il marque une transition dans l’œuvre de l'artiste qui sort peu à peu de sa mélancolie et de la noirceur.
"Redon offre au spectateur un buste au visage blême, les paupières baissées du sommeil ou bien de la mort, la bouche mutique. Ces éléments évoquent le rêve, le voyage intérieur, la méditation, l'absence ou l'apparition qui sont des thèmes centraux dans l’œuvre du peintre comme il l'explique dans À soi-même, son journal intime publié en 1922." Cf Wikipedia ci-dessus.
Ce tableau est considéré comme le manifeste du symbolisme, un courant que j'ai aussi appris à apprécier sur le tard. Moins accessible que d'autres, il nous permet de partir sur les traces du rêve avec ceux qui tentent de rendre visible l'invisible.
Odilon a peint une autre œuvre sous ce même nom, plus mystique
Closed Eyes 1889 Credits: Van Gogh Museum, Amsterdam (State of the Netherlands) Pinterest
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En souvenir de Lady Marianne qui portait ce challenge nous continuons à parler de peinture tous les samedis.
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Vos participations - libres - cette semaine :
16 commentaires
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